Presse régionale 2010

Des femmes dans la course

L'Ardennais du mardi 14 septembre 2010. Pour la prochaine édition du Sedan-Charleville, quelque 150 femmes se relayeront pour soutenir la prévention du cancer du sein et assurer la promotion du don du sang.
Le 3 octobre prochain, l'événement sportif et populaire se situera sur les 24 kilomètres du parcours entre Sedan et Charleville-Mézières. Pour la cinquième année consécutive, des femmes participeront à la course sans aucun esprit de compétition. Pour elles, les raisons de participer à cette course vont bien au-delà du classement.
A l'origine de cette opération, Annie Gabrel. Trésorière du comité départemental d'athlétisme,
elle mesure le chemin parcouru depuis 2006. « Lors de cette 100e édition, l'opération baptisée "Cent débutantes pour les 100 ans de Sedan-Charleville" eu un si fort retentissement et un impact si important qu'il ne fallait pas abandonner ».
 

En noir et rose

L'investissement des femmes dans le monde de l'athlétisme a été renforcé et c'est à la suite de cette première action que l'athlé-santé fut créée dans le département sous la responsabilité de… Annie Gabrel. Pour elle, le sport fait partie d'un art de vivre où le plaisir se conjugue avec la santé.
Il en sera justement question lors de la prochaine édition de la course mythique ardennaise.
L'an passé, les « filles » se sont associées au dépistage du cancer du sein.
« Cette action est reconduite cette année. Nous y ajoutons la promotion du don du sang, tant il est vrai que les besoins sont importants dans ce domaine, et également l'insertion des handicapés avec la participation de quelques-uns d'entre eux à nos relais », assure Annie.
Pour l'heure, les préparatifs se poursuivent et la responsable départementale de l'athlé-santé lance un appel aux volontaires : « Il reste quelques places pour participer à l'opération du 3 octobre », précise Annie.
Le principe est simple et ne peut pas être comparé à une compétition.
Trois régulateurs d'allure permettront au groupe de courir à vitesse constante et en groupe. Les relais seront effectués à Donchery, Nouvion-sur-Meuse et Villers-Semeuse. Chaque groupe parcourra 6,4km avant de passer le relais au suivant.
Toutes les participantes se regrouperont ensuite en bas du cours Briand afin de terminer la course ensemble. « Chacune revêtira un tee-shirt noir et rose et aura un coupe-vent rose. Impossible de ne pas les remarquer », insiste Annie.
Des entraînements ont lieu actuellement en différents lieux du département car s'il ne s'agira d'une compétition, il convient toutefois d'avoir une bonne forme physique !


Deux « Joelettes » au départ

L'Ardennais du vendredi 17 septembre 2010 - Bernard GIRAUD.
 
 « L'idée m'est venue lorsque j'ai couru le marathon de Paris en 2009. J'ai croisé le regard de cet enfant malade et si heureux d'être là parmi nous. Je me suis dit : "toi, tu es en bonne santé, tu as un bon cœur, de bonnes jambes et tu cours pour quoi ?" ».
Tout est dit dans cette confession sincère et émouvante de Ceilia Poncelet, qui a donc décidé de faire vivre le Sedan-Charleville à deux personnes handicapées, grâce à un drôle d'engin baptisé « Joelette », du nom (ou plutôt du prénom) de son inventeur, Joël Claudel.
Voir aussi Le Projet Sedan-Charleville en Joelette : « la course pour tous ».

« A l'origine, la Joelette a été conçue pour transporter des personnes handicapées en montagne, grâce à une roue sur suspension »
, explique Ceilia, adjointe au gérant de la Sodexo, qui livre 450 couverts par jour à la fonderie PSA Peugeot-Citroën et qui fait, par ailleurs, partie des 69 sociétaires du club athlétisme de PSA depuis 2000.
Et pour ce 90e Sedan-Charleville (que Ceilia disputera pour la 19e fois), deux Joelettes seront présentes sur la ligne de départ. Le dimanche 3 octobre prochain, Xavier, victime d'un accident de moto, et Brahim, atteint d'une tumeur au cerveau, prendront place dans ces deux Joelettes.
« La première Joelette a été prêtée par l'association Handi Cap Evasion, née en 1988 dans les Hautes-Alpes. La seconde a été fabriquée par l'entreprise ardennaise Technisoudure, qui l'a offerte à l'association La Sève et Le Rameau, dont le responsable, Vincent Boueil, a accepté de nous accompagner dans ce projet ».
 

Communiquer en permanence

Et ils seront vingt et un (en majorité des membres du club athlétisme de PSA) à se relayer tous les deux kilomètres pour les accompagner entre Sedan et Charleville. Car la Joelette nécessite deux porteurs, l'un devant, qui dirige, l'autre derrière, qui équilibre, lesquels doivent communiquer en permanence entre eux pour «veiller au confort de la personne transportée.
« On s'entraîne tous les jeudis depuis le début du mois de septembre, sur la Voie Verte », indique Ceilia, qui se dit agréablement surprise du nombre de personnes qui ont spontanément adhéré à son projet. Le directeur des ressources humaines de PSA Peugeot-Citroën, Philippe Irlande, participera même à l'aventure en suivant, à vélo, ces deux fauteuils roulants tout terrain.
« Les deux personnes que nous allons emmener, elles étaient comme nous avant. Le handicap,
c'est quelque chose qui peut arriver à tout le monde. On fait aussi ça pour toucher le public »
, rappelle Ceilia.


Le quatre-vingt-dixième est lancé

L'Ardennais du vendredi 24 septembre 2010.
 Mercredi, l'association Courir en Ardennes a présenté l'édition 2010 de Sedan-Charleville.
Ils seront sans doute plus de 3.000 à en découdre le dimanche 3 octobre.

Avant d'évoquer les concepts de cette présente cession, Jean-Marie Baudoin saluait les personnalités, qu'il s'agisse des corps constitués ou des partenaires privés qui s'investissent chaque année pour que cette manifestation poursuive son chemin.

3000 puces !

Après le centenaire fêté dignement en 2006, 2010 est également une année spéciale puisque c'est à la 90e édition de la grande classique d'automne qu'assistera dans un peu plus d'une semaine le public ardennais. On y attend comme toujours la grande foule, qu'il s'agisse des milliers de concurrents, que du public massé tout au long du parcours.
D'après le service informatique chargé des engagements, des résultats et des statistiques, le millier de dossards était d'ores et déjà dépassé à mi-parcours, et l'on prévoit au moins de tripler ce chiffre. C'est donc encore plus de 3000 coureurs, de tous âges et de tous horizons, qui seront à 14 heures à Sedan, pour cette grande fête de la course à pied.

Une équipe qui marche

Le président rappelait par ailleurs les prérogatives de Courir en Ardennes, qui organise également les Semelles de Vent en avril, l'association est composée de 20 membres de droit, issus de clubs sedanais et carolomacériens, ainsi que de membres élus venus de divers horizons.
En tout 32 personnes, sans compter évidemment tous les bénévoles, sont, toute l'année « sur la brèche », surtout en septembre pour régler les derniers problèmes logistiques et d'accueil des coureurs d'une dizaine de nationalités.

Les finances un sujet qui dérange

Jean-Marie Baudoin abordait, pour conclure, l'épineux problème des finances, que tout le monde reconnaît général. En effet, malgré les efforts déployés et les ceintures de plus en plus serrées, les dépenses grimpent manifestement plus vite que les recettes, ce qui n'est en rien original ni spécifique à l'association.
Il convient donc de se serrer les coudes pour la pérennité d'une manifestation qui fait partie intégrante du patrimoine culturel du département, la chasse aux sponsors est donc ouverte.


La mémoire de Sedan-Charleville

L'Ardennais du lundi 27 septembre 2010 - Cédric GOURE. 
 Passionné par la classique ardennaise, Robert Cordelette en a écrit l'histoire. Avec son livre, il va offrir un magnifique cadeau de Noël aux amoureux de la course à pied.
Ancien directeur (1993) d'une épreuve qu'il a courue trente-huit fois entre 1966 et 2008 (record en 1h23'56 en 1975), il publiera en fin d'année
« Sedan-Charleville, la centenaire », un ouvrage retraçant l'histoire de la doyenne des classiques de ville à ville françaises. Fragments d'une légende.


1906 - Naissance d'un mythe

Un encart dans la rubrique sportive du 9148e numéro du Petit Ardennais annonce la création de Sedan-Charleville le 7 septembre 1906 sous le nom de « Course à pied du Petit Ardennais ». Trois semaines plus tard, 82 coureurs du département se présentent au départ rue de l'Horloge. Leader à Mohon, Philippot est piégé par un passage à niveau fermé. Cours d'Orléans, Lucien Daix, forgeron à Wadelincourt, s'impose en 1h33 devant Jacques Soler. Il recevra une prime de 50 francs.

1950 - L'année de la femme

En France, le droit de vote a déjà été accordé aux femmes, mais Sedan-Charleville reste une épreuve exclusivement masculine… jusqu'à la participation de Raymonde Gillet. Amie de Roger Marche, l'intrépide Carolomacérienne n'a peur de rien. Mais les organisateurs lui refusent le départ. Le règlement, c'est le règlement.
Finalement lancée en candidate libre, elle est accompagnée par un peloton de cyclistes bienveillants. « Si jusqu'à Mohon, cela a été relativement facile, il m'a fallu plus d'une demi-heure pour traverser les trois villes, mais après c'était la gloire, racontera-t-elle plus tard […] Tout le monde m'entourait, me bousculait, des journalistes de Paris me posaient des questions et me photographiaient, j'avais 20 ans, et je n'oublierai jamais ».

1959 - Mimoun succède à Janssen

Champion d'Europe sur piste du Critérium PTT, Raymond Janssen symbolise en 1958 le dernier succès d'un coureur ardennais, vingt-trois ans après Alfred Dannel. Après un mano à mano d'anthologie avec Caron, « Le grand héron » porte une attaque décisive à Flize. L'année suivante, son successeur n'est autre que le champion olympique Alain Mimoun.
Récit de L'Ardennais : « Il a embrassé une jeune fille qui n'en est pas encore revenue, devant les regards de 3000 personnes présentes dans les tribunes […] Il est reparti comme il était venu, sans beaucoup de bruit, et presque timidement, le champion olympique a demandé simplement dans un hôtel de Mézières : S'il vous plaît, la clé du 12 ».

1984 - L'exploit de Langlacé

Il faudra attendre deux décennies pour que le record de Chantal Langlacé soit amélioré. Championne de France du marathon, l'Amiénoise pulvérise la précédente référence dès sa deuxième participation (1h25'38). A l'arrivée, elle crie son amour pour la course : « Je n'ai jamais vu autant de monde sur le bord des routes, rien de comparable avec les 20 km de Paris par exemple, une épreuve surfaite et mal organisée, où les gens klaxonnent au volant ».
Parallèlement, la course masculine propose un casting de rêve en réunissant trois finalistes olympiques, Emile Putteman, Jacky Boxberger et Fernand Kolbeck, quintuple lauréat de la doyenne des classiques.

1998 - Ondieki mieux que Schoofs?

Depuis 1998, le record officiel appartient au Kenyan Julius Ondieki (1h11'46) sur un parcours allongé de quatre cents mètres. Mais vingt ans plus tôt, le Belge Rick Schoofs parcourt pour la première fois les 23,900 km séparant la place Turenne du stade du Petit-Bois à plus de 20 km/h (1h11'19). On ne saura jamais si le Liégeois courait plus vite que l'homme des hauts plateaux...


Conseils sur ordonnance

L'Ardennais du mercredi 29 septembre 2010. Responsable du Centre médico-sportif de Charleville-Mézières, à quatre jours de la course, le docteur Patrick Millot livre ses dernières recommandations aux participants.
Il sera au cœur d'un important dispositif médical, dimanche, entre Sedan et Charleville : six médecins (trois sur le parcours, trois à l'arrivée) dont deux urgentistes, deux infirmiers, quatre ambulances, une podologue, une ostéopathe, sans oublier les kinésithérapeutes et le personnel de la Croix Rouge.

A quatre jours de la 90ème édition, il livre
ses ultimes conseils aux participants :
  • Vous êtes dans la course parce qu'un médecin a signé un certificat de non contre-indication. Il faut exiger une vraie consultation : un électrocardiogramme après 40 ans et une épreuve d'effort à partir de 50 ans.
  • La dernière semaine d'entraînement doit être tranquille afin d'arriver frais le jour J. Dernière sortie ce mercredi.
  • Sur le plan alimentaire, retenir deux repas fondamentaux : vendredi soir, 36 heures avant l'épreuve, un repas sans résidu pour ne pas fermenter ; dimanche matin, un bon petit-déjeuner, terminé trois à quatre heures avant le départ (14 heures) à base de café, thé, jus de fruits, pain, beurre léger, confiture, miel, laitage, une assiette de pâtes ou de riz, et un fruit. Boire toutes les demi-heures jusqu'au départ de l'eau non gazeuse, éventuellement légèrement sucrée.
  • Une bonne préparation des pieds avec votre pommade habituelle sur des ongles coupés au carré et entre les orteils mal formés. Masser la plante des pieds, sans oublier de protéger le sillon interfessier, la face interne des cuisses et les mamelons afin d'éviter l'effet délétère du frottement.

Passer à Flize à peine fatigué

  • La course est longue, le final difficile, il faut savoir gérer en passant à Flize (km 12) à peine fatigué.
  • S'arrêter à tous les ravitaillements, prendre trente secondes en marchant pour avaler un gobelet d'eau même si vous avez l'impression de ne pas avoir soif.
  • Faire attention aux euphories épisodiques amenant à courir en surrégime sans s'en rendre compte et casser au kilomètre suivant. N'hésitez pas à marcher un peu pour vous calmer.
  • Les utilisateurs de cardiofréquencemètre (sage et intelligente précaution) doivent absolument respecter le pouls du premier seuil, au moins dans la première partie de la course.
  • Garder suffisamment d'énergie afin de vivre intensément le moment magique de la fin de course, porté par les acclamations du formidable public.
  • Déjà arrivés au stade heureux mais parfois meurtris ou blessés, les coureurs peuvent être accueillis dans trois tentes. Attention à ne pas engorger inutilement les structures destinées aux vrais traumatisés.
  • Merci de noter le numéro suivant (06.81.74.85.21) et de le composer si vous êtes témoin d'un accident, notamment dans les zones où le public est clairsemé.

Des agents municipaux dans la course

L'Ardennais du mercredi 29 septembre 2010.
 
Dix-sept agents municipaux dont trois dames et quatorze messieurs porteront haut les couleurs de la ville au mythique Sedan-Charleville le dimanche 3 octobre. La plus ancienne course française de ville à ville réunit des sportifs de très haut niveau et des amateurs, des jeunes et des anciens, des femmes et des hommes, des familles entières.
L'an dernier, le meilleur temps des agents municipaux masculins a réalisé par Stéphane Toury talonné par Alain Marcoux. Sandrine Blanchard avait fait le meilleur temps chez les femmes.
Le service le plus représenté cette année sera le centre technique des espaces verts. L'agent le plus âgé a 57 ans, le plus jeune 30 ans.
Philippe Pailla, premier adjoint, a reçu les participants en mairie en présence de Josiane Bonna, présidente départementale de la Mutuelle Nationale Territoriale (MNT) et de la responsable Brigitte Lefèvre.
 
M. Pailla a félicité et encouragé les participants soulignant que même si la course est accessible à tous, « il faut une bonne dose de courage pour effectuer les 24,3 km qui nous séparent de Sedan ». Un camelback (sac à dos de compétition) financé par la ville et la MNT a été offert à chaque participant.

Liste des agents participants :
  • Sandrine Blanchard (périscolaire) ACCM,
  • Marie-Madeleine Bocquillon (patrimoine) non licenciée,
  • Irène Tabin (crèches) Athlétic Bélair Club,
  • Gérard Cosson (menuiserie) ASPTT,
  • Rémi Duprez (informatique) ASPTT,
  • Pascal Dupuy (Sports) non licencié,
  • François Fochesato (espaces verts) non licencié,
  • Denis Fontaine (espaces verts) non licencié,
  • Jean Granet (environnement) La Macérienne,
  • Thierry Jacquet (propreté) non licencié,
  • Gilbert Lagrange (espaces verts) La Macérienne,
  • Alain Marcoux (sports) ACCM,
  • Jean-Claude Masson (cuisine) non licencié,
  • Thierry Poncelet (finances) La Macérienne,
  • Damien Radet (sports) non licencié,
  • Francis Richard (conservatoire à rayonnement départemental) non licencié,
  • Stéphane Toury (espaces verts) non licencié.

Le bonheur de faire les courses

L’Equipe.fr du 29 septembre 2010 - PASCAL GREGOIRE-BOUTREAU. Le sport ne se résume pas à la performance. Il est aussi un état d'esprit et une source de convivialité. Partout en France, comme dimanche entre Sedan et Charleville, la course à pied représente un formidable vecteur de cette volonté. Pour la 90e fois depuis 1906,
les passionnés de course à pied relieront dimanche Sedan à Charleville.

Les Ardennes, vous connaissez ? Non... ? Eh bien vous manquez quelque chose. Si si, je vous assure. Surtout si vous êtes coureurs à pied. Dimanche aura lieu Sedan-Charleville, une course pas tout à fait comme les autres.
Cette grande classique fêtera en effet sa 90e édition. Un record pour une course de ville à ville. C'est en 1906 qu'une quarantaine de coureurs s'élancèrent pour la première fois de Sedan pour rejoindre Charleville, distante de 24 kilomètres.
Depuis, excepté lors des deux guerres, la course a toujours eu lieu le long de la petite route qui suit le cours de la Meuse, nourrissant son histoire d'épisodes parfois épiques.
Lors des premières éditions, les commissaires lâchaient des pigeons au passage des premiers coureurs pour informer leurs collègues de la ligne d'arrivée de l'ordre des concurrents. Les plus grands sont ensuite venus participer à cette épreuve. Alain Mimoun, champion olympique du marathon 1956, inscrivit son nom au palmarès en 1959 et en 1960. Michel Jazy, un peu plus tard, prendra également le départ.

Le jour où je ne prendrai plus le départ,
c'est que j'aurai déjà un pied dans la tombe

Au-delà des athlètes de haut niveau, la course attire surtout des anonymes dont le seul souci est de franchir la ligne d'arrivée au stade du Petit-Bois.
« Chaque Ardennais, quel que soit son âge, met un point d'honneur à courir Sedan-Charleville. Cette course est une institution et relève du domaine de la légende. Un monsieur d'une bonne soixantaine d'années m'a dit un jour : Le jour où je ne prendrai plus le départ, c'est que j'aurais déjà un pied dans la tombe... ».
Le Sedan-Charleville est une part importante du patrimoine culturel ardennais.« À une époque, faute de moyens, on avait parlé de sa suppression. Toutes les Ardennes avaient alors grondé », témoignait il y a quelques années dans L'Equipe Yanny Hureaux, historien régional.
Comme pour une étape du Tour, deux heures avant le passage de la course, les habitants se pressent sur le parcours, sortent tables, chaises pliantes et banderoles et encouragent chacun des coureurs.
Cet accueil des Ardennais, au paroxysme dans la dernière petite montée avant l'arrivée avec un véritable corridor humain qui ne s'ouvre que pour laisser passer les coureurs, a conquis tous ceux pour qui la course à pied est avant tout l'occasion d'une grande fête.
Dimanche, ils seront encore 3000 au départ.
 
Trois milles coureurs venus transpirer (24 bornes quand même...) mais surtout vivre une ambiance propre à ces épreuves sur route qui possèdent une âme.


La Joëlette inaugurée

L'Ardennais du jeudi 30 septembre 2010.
 
Comme nous nous en étions déjà fait l'écho (notre édition du 17 septembre), le 90e Sedan-Charleville sera marqué par la participation, pour la première fois, de deux « Joëlettes », sorte de chaises à porteurs sur roue, destinées à l'origine au transport des personnes handicapées en montagne.
 L'une de ces deux « Joëlettes » (du nom de son inventeur, Joël Claudel) a été prêtée par une association des Hautes-Alpes, Handi Cap Evasion.
La seconde est entièrement ardennaise
puisque le châssis a été fabriqué par la société Technisoudure de Warcq (le projet a été confié à un BTS de Bazin), que la roue a été offerte par les cycles Pilard à Nouzonville et que le siège a été conçu par la société Caravanex à Villers-Semeuse.

La livraison officielle de cette « Joëlette » a eu lieu lundi soir dans les locaux de l'association La Sève et le Rameau, rue Baron-Quinart en présence de Vincent Boueil, président de l'association, des responsables des sociétés ayant contribué à sa fabrication et des salariés et bénévoles de La Sève et le Rameau.


La Beuquette : Fraternité

L'Ardennais du vendredi 1er octobre 2010 - Yanny Hureaux. « L’approche du Sedan-Charleville. Mes pensées vont vers Robert Michelot et Maurice Manon, hélas, récemment disparus. Originaire de Frénois, Robert, a participé dès 1947 à la course légendaire, Maurice, ces dix dernières années. L’un et l’autre incarnent la passion des Ardennais pour une épreuve élevée chez nous au rang d’un mythe.
Faire Sedan-Charleville, c’est être adoubé dans l’ordre de ceux qui sur l’asphalte et sous le ciel des Ardennes, vont au bout d’eux-mêmes dans la généreuse fraternité des coureurs anonymes et des champions.
Je n’oublierai jamais la fierté de Maurice Manon, quand au lendemain d’un Sedan-Charleville, il venait me conter les exploits du fabuleux club d’athlétisme de Gespunsart qu’il présidait. Cette année,
nous l’avons couru à huit ! T’as vu le classement de mes gars ! ».

Yauque, nem !


Les pompiers dans la course

L'Ardennais du vendredi 1er octobre 2010.
 
Si la Sedan-Charleville fait partie des événements les plus populaires du département,
c'est qu'elle se nourrit de petites et grandes histoires. Entre exploits sportifs et anecdotes, la course pédestre révèle des hommes et des femmes qui ont moult raisons de se motiver pour s'engager et terminer cette épreuve mythique.

A quelques jours de la manifestation (qui a lieu ce dimanche), une cérémonie s'est déroulée au centre de secours principal où dix sapeurs-pompiers vont participer à la course. Chez les hommes du feu, la solidarité n'est pas vain mot et ils ne seront pas trop de onze accompagnateurs pour les supporters efficacement.
 Le lieutenant Jacques Hallali, président de l'amicale des sapeurs-pompiers de Charleville-Mézières, et le chef de centre, le capitaine Cédric Rigollet (lui-même inscrit à la course) se sont réjouis du nombre élevé de participants qui ont tous accepté de revêtir une tenue particulière offerte par l'amicale.
« Nous leur avons proposé de s'engager sous les couleurs de l'amicale pour renforcer les liens conviviaux entre professionnels et volontaires », précise le président de l'amicale.

Impossible de les manquer durant le parcours : sur leur maillot, est floqué leur prénom pour inciter les spectateurs à les encourager. Nul doute que ces derniers sauront soutenir par la voix ceux qui chaque jour assurent la sécurité de la population.
Ils participeront : Antoine Sueur, Anthony Pileggi, Stéphane Godart, Frédéric D'Haene, Cédric Rigollet, Kévin Favro, Jean-Pierre Jadon, Manu Mechin, Frédéric Collet et Thomas Berthe.


Un succès qui pose question aux chercheurs

L'Ardennais du samedi 2 octobre 2010 - Ph. MELLET.
 
Pourquoi et comment les courses hors stade,
et singulièrement les semi-marathons et, surtout, les marathons, sont devenus, au fil des années, davantage des grandes fêtes populaires (en terme de nombre de participants et d'ambiance, tant sur le bitume que sur les trottoirs et bas-côtés) ?
 
Pourquoi est-on passé, sur Sedan-Charleville, de quelques centaines de participants, des athlètes « purs et durs », à environ 3.000 coureurs ? Pour qui, souvent, ce ne sera que la seule épreuve chronométrée de l'année ?
Sociologue, professeur à l'université de Pau, le chercheur Olivier Bessy s'est spécialisé dans la diffusion sociale des sports et loisirs. Lui-même « pratiquant », il a étudié certaines épreuves (comme le Marathon du médoc ou La Ronde des Foies Gras : les appellations suffisent à elles seules…) et passé au crible la sociologie des participants. Entretien.

Le tournant

« Les choses ont basculé dans les années 80. Jusqu'alors, les courses hors stade étaient peu nombreuses (on mettra à part notre doyenne ardennaise, née en 1906). Puis elles ont fleuri. Certaines ont acquis leurs lettres de noblesse, comme Paris-Versailles ; d'autres sont devenues des rendez-vous connus pour leur convivialité. Et le nombre de participants a explosé dans les années 90 avant de se stabiliser ».
 

Le pourquoi

« L'engouement a correspondu à une demande du public qui tenait plus d'une envie de loisir que de compétition, une recherche d'hédonisme, de bien-être, mais aussi une quête identitaire. On veut se valoriser, on veut vivre une expérience pour soi-même. Plus tard, l'effet de foule a vu aussi se joindre à ces courses des participants qui venaient pour revendiquer (pour une cause humanitaire, le plus souvent) ».
 

L'effet de masse

« Les années 80 ont vu aussi de développer la pratique du jogging, dans des parcs urbains : on court pour se sentir mieux dans son corps, pour être en contact avec la nature. C'est que l'on recherche, en tout cas. Même si c'est illusoire, et que la ville et le mode de vie le reste du temps annihilent tous ces efforts. On court seul, donc, mais on est ravi, une fois de temps en temps (voire une fois par an dans les Ardennes), de se noyer dans la masse, de venir acteur d'un spectacle et de constater que bien d'autres partagent la même passion, la même quête.
Ce qui est notable, c'est que le phénomène a surtout touché les classes moyennes. La participation aux marathons a explosé en même temps que les classes moyennes étaient touchées par cette recherche du mieux être par le sport ».
 

Des inégalités

« Qu'on le veuille ou non, cette évolution n'a pas gommé des inégalités. Employés et ouvriers sont sous-représentés parmi les participants (par rapport aux autres catégories socio-professionnelles). Il y a aussi une différence entre citadins et ruraux. Et une autre, enfin, entre hommes et femmes. Si l'on veut caricaturer, le portrait type du participant se rapproche plus d'un cadre habitant en ville que d'une ouvrière agricole habitant à la campagne ».
 

L'avenir

« On constate partout une stabilisation, voire une baisse du nombre de participants dans les semis et les marathons. En revanche, se sont développés les raids (sur 80, 100 km, voire plus), les treks en montagne (avec parfois plusieurs milliers de coureurs comme au Mont-Blanc), les traversées de déserts… Généralement, ce sont d'anciens adeptes du marathon qui ont voulu aller plus loin, connaître plus de sensations. Cela tient parfois de l'expérience sur soi, à la limite de la quête spirituelle ».
Entre autres ouvrages, on recommandera la lecture d'un article d'Olivier Bessy paru dans la revue
« Science et motricité » (éditions De Boeck Université), consacré précisément au marathon.


Labroche : « Je suis attendu, j'assume »

L'Ardennais du 2 octobre 2010 à 11H00 - Sylvain POHU.
 
 Demain, on verra Damien Labroche aux avant-postes du peloton des meilleurs régionaux, c'est une certitude.
Et ce, même si cette année, celui dont la fenêtre d'appartement donne sur la ligne de départ n'a pas fait de la Doyenne son objectif principal.
 

Le Sedanais s'est effectivement fixé le championnat de France de semi-marathon le dimanche 31 octobre entre Saint-Pol-de-Léon et Morlaix (Finistère). Mais, comme d'habitude, son tempérament de compétiteur va prendre le dessus. Il a une place de meilleur régional défendre malgré tout.

L'adversité me fait avancer

« Je sais que je suis attendu, j'assume. C'est la course de l'année pour les Ardennais. J'ai cependant plus envie de me faire plaisir. Je prends l'épreuve comme une rampe de lancement pour le semi de la fin du mois », concède-t-il.

 Le 15e de l'édition de 2009 (1h20'34) admet pourtant qu'il est « prêt » et qu'il se prend assez facilement au jeu. Il espère faire une course « en crescendo », en partant prudemment jusqu'à la sortie de Sedan. Sur les mêmes bases que l'année dernière.
« Je m'attends ce que mes concurrents directs ne prennent pas beaucoup de relais. Mais, j'aime l'adversité. Elle me fait avancer. S'il y a plus fort que moi, j'accepte, je suis fair-play », avoue-t-il. Justement, il estime qu'il y aura « un beau peloton ».
Il se méfie plus particulièrement du vétéran châlonnais Pascal Fétizon, qui a montré sur le semi-marathon de Lille qu'il tenait la forme (1h10'14), d'Olivier Lejeune (GRAC) qui devrait être « revanchard », de Philippe Deville (EFSRA Reims) qui avait terminé sur ses talons il y a un an et qui sait toujours se préparer pour « The » rendez-vous, et de son coéquipier de l'AS Sommer, Benjamin De Block, qu'il conseille et auteur d'un prometteur 1h10'09 dans le Nord début septembre.

Bike and run en dilettante cet hiver

Il restera ensuite un mois Damien Labroche pour peaufiner les derniers réglages en vue du championnat de France de semi-marathon. En Bretagne, il lorgnera sur le record des Ardennes de Pascal Piétrement sur la distance (1h07'36) avant de « faire l'impasse sur la saison hivernale ».
« J'ai effectivement besoin de me relâcher sur le plan mental. Après le marathon de Paris (en avril, il a réalisé 2h26' pour sa première expérience sur les 42,195 km), j'ai arrêté durant deux mois car, derrière ma performance, il y a eu un vide. Je vais en profiter pour me former et obtenir des diplômes. Je vais seulement faire les bike and run en dilettante avec un collègue de boulot. Dans la foulée, je m'attaquerai la préparation du marathon de Berlin », confie-t-il.
Relâcher oui, mais pas trop longtemps quand même. N'est-ce pas, monsieur Labroche ?


Vers les 3.000 participants

L'Ardennais du samedi 2 octobre 2010.
 Hier, en milieu d'après-midi, quelque 2.850 concurrents avaient validé leur inscription.
Avec les traditionnels retardataires, ils devraient donc être tout près de 3.000 prendre le départ avenue Philippoteaux demain dans les Ardennes, à 14 heures.
2.941 inscrits au matin de l'épreuve.
 

Mais pourquoi courent-ils Sedan-Charleville ?

L'Ardennais du samedi 2 octobre 2010 - Pascal REMY.
 Demain pour cette 90e édition de Sedan-Charleville, ils seront encore plus de
3.000 coureurs à avaler les vingt-trois kilomètres de bitume qui relient les deux villes.

Claudine Billaudelle, 64 ans, participera à son quatrième Sedan-Charleville : « C'est en 2006 que j'ai fait mes débuts dans l'épreuve en prenant part à l'épreuve sous forme de relais. Une formule qui avait alors été initiée par Annie Gabrel. Depuis, je participe à l'épreuve avec un groupe de la Macérienne composé d'athlètes de différents niveaux avec lesquelles nous faisons d'autres courses. Mais Sedan-Charleville, c'est spécial. Courir la doyenne des ville-à-ville entre les deux communes les plus importantes des Ardennes, c'est toute une symbolique. On prépare ce rendez-vous de façon spécifique à partir de la 15 août ,car la distance est plus éprouvante ».
 

La distance effraie mais...

Conseiller général du canton de Charleville-Centre, l'ancien tennisman (15/4), Christophe Léonard, sera lui aussi présent dans la course pour la sixième fois.
« D'abord pour le plaisir, ensuite pour le dépassement de soi en espérant battre mon record personnel qui est de 1h57. Pour moi, cette course est un mythe, en même temps que l'événement sportif populaire de la rentrée. Il faut voir tous ces athlètes amateurs s'entraîner dès l'été pour être prêts le jour J. L'ambiance qui règne autour de la course permet de soulever les montagnes ».
L'élu socialiste y trouve aussi : « La course à pied me permet d'échapper à la caricature trop souvent véhiculée de l'élu local bien portant. J'ai perdu 10 kilos depuis le début de l'année ».
Entraîneur du CSSA, Landry Chauvin, qui a effectué ses débuts dans la classique ardennaise la saison passée, goûtera à nouveau à l'ambiance.
« Avant d'étrenner cette épreuve, j'avais seulement participé à La Quiberonnaise, il y a une vingtaine d'années. Sinon, j'ai jamais participé à une course aussi longue et qui effraie quand vous êtes novices. Très honnêtement, je suis venu là grâce à Teddy, Yoan et Jeoffrey, le préparateur physique et les kinés du CSSA. Ils m'ont tellement parlé de l'épreuve que ça m'a donné l'envie de la faire. Cette manifestation bénéficie d'une rare ferveur populaire. Il y a du monde partout et notamment dans la traversée des villages et à partir de Cora. C'est sympa d'y contribuer. J'espère être capable de la terminer dans les environs de 1h50 ».
Après trois participations, Mathilde Benoît, 31 ans, conseillère en formation reste toujours aussi emballée par l'ambiance au sein de la course.
« Je fais Sedan-Charleville surtout pour le fun. Licenciée à la section tennis de l'ASPTT Charleville-Mézières, je me suis mise à la course à pied tardivement. Vers 22-23 ans et je me suis progressivement prise au jeu. Pendant plus de vingt kilomètres, il y a une ambiance du tonnerre. Tout le monde encourage les anonymes autant que les stars du macadam. Et cela te pousse à bien faire. Etant sportive et de surcroît ardennaise, c'est pour moi un rendez-vous incontournable. La preuve, cette année, je même sans préparation spécifique, je serai encore dedans.. Je prendrai plus mon temps dans le but de terminer au stade du Petit-Bois ».
Paul Lopez, Carolomacérien de 35 ans, travaillant comme agent SNCF à Versailles, fera le déplacement retour dans les Ardennes pour prendre part une seconde fois à Sedan-Charleville.
« C'est la course phare du département et j'apprécie l'engouement populaire qu'elle suscite d'année en année. Je n'oublie pas non plus le côté sportif. Même sans avoir d'ambition au classement, chaque coureur lambda se fixe un challenge personnel. De mon côté, je vais essayer de retenir la leçon de 2009 en essayant de mieux gérer ma course. L'an dernier, j'ai trop voulu assurer pour pouvoir finir et je suis donc parti trop lentement. Du coup, j'étais à peine fatigué à l'arrivée. Cette fois, je vais essayer de mieux doser mon effort. D'autant que la distance me convient bien ».


Dans les coulisses aussi c'est la course

L'Ardennais du samedi 2 octobre 2010 - Emmanuel DÉFENTE.
 On n'y pense pas toujours, mais le succès d'une manifestation ne résulte pas que de sa fréquentation, mais bien souvent de son organisation.
Ainsi, si la doyenne des courses de ville à ville se porte au plus haut rang des amateurs de bitume, on le doit aux petites mains qui sont sur le pont depuis des semaines déjà. Et vous imaginez bien, que pour être aux petits soins des quelque 3.000 participants, il faut en avoir sous la semelle.
Pas de problème de ce côté-là, les bénévoles de l'association Courir en Ardenne sont rompus à l'exercice. Ce sont près de 200 personnes au total qui remplissent chacun un rôle bien défini.
Telle une petite entreprise, c'est sous forme d'équipes que cela s'organise. Pour ce qui est de l'effort sedanais, les opérations sont pilotées par Bernard Mulliez, président du Club athlétique sedanais et donc membre de l'association Courir en Ardenne qui regroupent également des Carolomacériens.
 
Si l'événement est aussi populaire, tant du côté des coureurs que du chaleureux public, c'est aussi parce que l'ambiance y est particulièrement sympathique.
Mais cela ne fait pas en claquant des doigts. Sa modestie risque d'en souffrir, mais sans aucun doute, la contribution de Bernard Mulliez et de son équipe n'est pas étrangère au phénomène. Lui-même athlète (il courra son 22e Sedan-Charleville dimanche), Bernard Mulliez est donc bien au faîte de ce qui rend une course agréable pour tous.
En rapport avec les services des sports de la ville de Sedan, avec les services techniques, avec les cars Meunier, les services de police, de gendarmerie, l'équipe de l'organisation sedanaise n'a pas eu le temps de s'ennuyer ces dernières semaines. Et ce n'est pas fini.

Sur le pont depuis des mois

Dès aujourd'hui, une douzaine de bénévoles vont préparer le Cosec de la porte de Balan qui va accueillir les athlètes. Protection du sol, mise en place des tables, de la sono, des toilettes mobiles, etc., l'ancien gymnase militaire ne sera pas laissé pour compte lui non plus.
Une dizaine de personnes sera en charge de l'enregistrement des sacs et de leur étiquetage. Des sacs qui seront ensuite chargés dans les bus pour regagner l'arrivée avant les coureurs.
Un sacré boulot qui ne laisse aucun droit à l'erreur, sous peine de mettre à mal l'organisation générale de cette 90e édition. C'est aussi pour cela que Carole Pinvin, Jacqueline Mulliez et leur équipe, reçoivent le concours de militaires du 3e génie de Charleville.
Il y a aussi toute la partie distribution des dossards qui nécessite là encore une grande discipline. Pas question par exemple que le dossard 545 ne trouve pas le bûcheron de la route qui va lui faire parcourir les 24,3 km de l'épreuve.
Une très grosse logistique vous l'aurez compris, à Sedan, comme à Charleville. Car on n'oubliera pas la pose des 250 barrières pour le départ, les signaleurs, l'animation (domaine de Daniel Sallé), etc.
Ne reste plus qu'aux coureurs d'être digne de cette organisation…
Et aux bénévoles de tout démonter dès lundi.


Reparti pour un tour !

L'Ardennais du dimanche 3 octobre 2010 - Sylvain POHU. 
 On y est ! Des semaines de préparation vont connaître leur épilogue cet après-midi.
Chacun s'est fixé un objectif sur le rendez-vous ardennais de l'année qui dépasse même le cadre de la course à pied.
Ils seront encore 3.000 au départ, à 14 heures, avenue Phillipoteaux à Sedan et la longue file des coureurs s'étalera au fur et à mesure sur les 24,3 km du parcours entre les deux villes.


Huru favori ?

En tête, les visages ne seront pas familiers. Chaque année, les managers n'envoient pas forcément les mêmes athlètes. L'Ethiopien Bané Tola, vainqueur des deux dernières éditions, ne réalisera pas le triplé. Il n'est effectivement pas sur la liste des engagés.
Malgré tout, la donne ne sera pas changée pour autant. Un de ses « frères » africains va emporter la mise sur les coups de 15h15. Jean-Marie Baudoin, président de l'association « Courir en Ardenne », organisatrice de l'épreuve, mettrait bien une petite pièce sur jeune Ougandais de 20 ans, Dikson Huru, qui a réalisé 27'54 sur 10 km.
Ses compatriotes James Kibet, 4e il y a un an, Patrick Cherotwo, 7e l'an dernier, les Burundais Willy Nduwimana (9e en 2009), Onesphor Nkunzimana, les Kenyans Isaa
sei, ainqueur du semi de Marcq-en-Baroeul, Boniface Kirui, Isaiah Ondieki et l'Erytréen Azaria Teklay sont autant de références qui peuvent inscrire leur nom au palmarès.
Le Français Mohamed Reziga parviendra-t-il à faire de la résistance ? Derrière, la lutte pour la place de premier vétéran et celle, mêlée, de premier coureur régional, battront comme toujours son plein.

La chasse à Labroche

Damien Labroche, qui avait réussi à conserver quelques longueurs d'avance sur Philippe Deville, partira avec la pancarte d'homme à battre. Si la classique n'est pas son objectif principal de fin de saison, il dit vouloir partir sur les mêmes bases que l'année dernière.
Dans la dernière ligne de sa préparation marathon, le vétéran Pascal Fétizon - qui devra surveiller Abdel Mesbah, qui courra son 10e Sedan-Charleville, a montré qu'il tenait la forme ces dernières semaines. Philippe Deville sait préparer le rendez-vous, Olivier Lejeune ne se montre pas mais le champion régional de cross devrait également être de la bagarre, tout comme Benjamin De Block.
Chez les femmes, les Kenyanes Loïse Kangogo, Consalater Chemtai, Risper Gesabna, Jackline Kemunto Nyangeri et Rabah Komu et l'Ougandaise Khatarine Webonbesa seront au départ avec comme principale rivale française Elena Fétizon.


Deux détenus inscrits : un contrat de confiance

L'Ardennais du dimanche 3 octobre 2010 - Mathieu LIVOREIL. 
Deux hommes, âgés de 21 et 24 ans. Christiano et Diego (1). D'être au centre de l'attention rend le premier chambreur tandis que le second apparaît plus réservé. Christiano, détenu à la maison d'arrêt depuis mai, sera libérable en janvier prochain. Son acolyte, arrivé en juin 2009, sortira en décembre 2011.
Jugés comme « exemplaires » par l'administration pénitentiaire, ce duo s'aligne aujourd'hui dans le 90e Sedan-Charleville. Idem pour trois surveillants et le directeur de l'établissement, M.Sikouk.
 
 
« Mais chacun fait sa course, il n'y aura pas de surveillance, humaine ou autre, sur nos détenus », souligne le directeur adjoint, M. Thévenin. La présence de ces derniers dans le peloton s'inscrit dans le cadre d'une permission pour la journée, comme toujours validée en dernier lieu par le juge d'application des peines.
Traduire : si, au dernier moment, ils préfèrent aller cueillir les champignons, personne ne peut légalement les en empêcher. Mais une telle variante ne semble pas au programme : le duo s'est entraîné dur avec plusieurs surveillants, Hervé Medjeber en tête. Au fond, dans cette histoire, tout n'est qu'affaire de confiance.
Le mot revient souvent. « Ils ont les cartes en main. Eux ont déjà prouvé qu'on pouvait leur faire confiance. La course de ce dimanche va leur permettre de retrouver de la confiance. Mais attention, ce n'est pas une récompense, on n'a jamais dit : si tu fais ça bien, tu feras le Sedan-Charleville. Eux ont eu le déclic. D'autres détenus ne sont pas prêts mais savent qu'ils peuvent avoir une chance », fixe Mme Landrin, cadre de santé de l'UCSA (2) et partenaire de l'initiative.

Une première

Les deux intéressés acquiescent. En juin, Diego a participé à la Transbaie, autre course populaire qui se déroule en Baie de Somme. C'était la première fois qu'un détenu de la maison d'arrêt participait à une course en plein air.
Mme Aissaoui, infirmière et autoproclamée « coach mental » pour aujourd'hui, raconte fièrement :
« Là-bas, (Diego) a vu une femme en difficulté dans la boue. Il est revenu sur ses pas pour l'aider. Un surveillant qui faisait la course lui a dit de continuer à courir. Mais il a répondu : On m'a aidé alors je veux aider ». Diego, qui aurait un bon potentiel physique, se verrait bien prendre une licence d'athlétisme à sa sortie.
Mais là, tout de suite, il rougit presque lorsque Mme Aissaoui lance : « (Aujourd'hui), son père aura un vélo pour le suivre et l'encourager sur le bord de la route. C'est bien. Chacun retrouve son rôle de parent et de fils ». Christiano, lui, a « déjà un peu peur » d'une distance (24,3km) qu'il n'a jamais courue. « Mais si c'est pas injouable, oui, j'en referai bien ».
D'une même voix, ces deux-là se disent fiers de la confiance donnée pour l'occasion. Christiano, soudain très sérieux, annonce : « Vous dites bien que je suis content de faire la course ». Avant de filer rejoindre, sous le crachin, les surveillants pour un dernier galop avant la course.
« Ici, ce projet est novateur mais permet de rappeler que la prison n'est pas tout le temps fermée et doit aussi participer à la réinsertion des détenus. Mais vous savez, j'ai travaillé à la Réunion et pour la Diagonale des fous (longue et éprouvante course populaire), on sortait une quarantaine de détenus pour l'occasion. Alors on a encore du chemin », confie M.Thévenin confie.
Raison de plus pour souligner l'importance, au moins symbolique, de celui que s'apprêtent à
parcourir Diego et Christiano.

(1) Les prénoms ont été changés.
(2) Unité de consultations et de soins ambulatoires, rattachée à l'hôpital de Manchester.

Trop chaud, trop dur, trop tout

L'Ardennais du 4 octobre 2010 à 11H00 - Nathalie DIOT. 
 « C'est la première fois qu'on voit marcher comme ça ! D'habitude, au dernier ravitaillement, ça court toujours ». Les dix bénévoles postés en bas du boulevard de Béthune, hier après-midi, n'avaient jamais vu ça.
Cette année, la distribution d'eau
(3.000 bouteilles pour leur seul point de ravitaillement), boissons énergisantes, carrés de chocolat, quartiers d'orange et tranches de pain d'épices, a connu un succès inhabituel.

En témoignaient les nombreuses éponges, bouteilles d'eau, gobelets, pelures d'orange qui jonchaient la chaussée à la fin de la course… « Elle est où la potion magique ? », demandait l'un. « Ah, des oranges !!! », renchérissait l'autre.
Pendant près de deux heures, les bénévoles ont eu fort à faire. A un rythme effréné, avec les premiers pressés et désireux de « faire un temps », et, puis, de plus en plus tranquillement au fur et à mesure que l'heure avançait, certains prenant même le temps de dire bonjour et de plaisanter.
A 16h30, leur stock était plus que bien entamé. Mais pas leur moral.
« Quand il ne fait pas si chaud, ça ne s'arrête pas ! », expliquaient les ravitailleurs. Claude, Michel, Philippe, Robert, Pierrette, Brigitte, Marie-Claire, Patricia et leur responsable, Cathy Ninin, s'y connaissent. La joyeuse troupe tient le dernier des postes de ravitaillement (installés environ tous les 5 km) du Sedan-Charleville… depuis 17 ans.
« C'est la première fois que je vois les premiers prendre de l'eau ! C'est vous dire s'ils ont eu chaud », observait Cathy Ninin tout en se souvenant que, l'année précédente, elle avait les « mains gelées » par le froid.
« Trop chaud, trop dur, trop tout », résumait un athlète.
Plusieurs autres constataient avoir « un quart d'heure de retard par rapport à l'année dernière ».
Avec 25°C de température, les coureurs ont souffert. Les secours ont d'ailleurs dû prendre en charge 18 personnes. Mais ils furent nombreux à tenir ferme. D'où cette réaction d'un des spectateurs épaté. « Ils sont extraordinaires tous ces gens-là ! Je leur tire mon chapeau ! » Nous aussi !



 
 

La tortue dompte le lièvre

L'Ardennais du lundi 4 octobre 2010 - Sylvain POHU. 

Eparpillés façon puzzle

La célèbre réplique des Tontons flingueurs, le film culte de Georges Lautner du début des années 60, collait parfaitement au déroulement de la 90e édition de la Doyenne des courses ville à ville hexagonales.

Les chronos s'affolent

Après un premier kilomètre parcouru en 3'06, le Kenyan Boniface Kirui prenait les affaires en main, accélérant le rythme ostensiblement. Les chronos s'affolaient même : 14'36 au passage du 5e kilomètre, 29'30 au 10e, le tout avalé déjà en solitaire, avec une facilité déconcertante.
Au 7e km, il se permettait même de s'amuser avec le nombreux public, tapant même dans la main d'un jeune spectateur. Derrière lui, chacun s'accrochait comme il pouvait et faisait la course à son allure. Les écarts semblaient bien établis.

Le Burundais Willy Nduwimanea était le seul à pouvoir troubler les prétentions de victoires de l'athlète de la Rift Valley qui montrait, en plus, des signes de faiblesse. A partir du 15 km (bouclé en 44'50), il se retournait à plusieurs reprises pour tenter de jauger son avance.
Ce qui donnait forcément des idées à Nduwinanea, toujours à l'affût à quelques dizaines de mètres. Le temps de passage au semi-marathon (1h05'01) prouvait que Kirui n'avait plus de force dans les jambes.
« En bas du Cours Briand, Nduwimanea avait encore 7 secondes de retard. Mais, il a placé une grosse accélération dans la montée pour le rejoindre et le déposer », raconte Stéphane « Rocky » Laurent qui l'a suivi en moto.
En 1,5 km, le Burundais « collait » tout juste une minute au Kenyan pour couper la ligne en 1h15'10, finalement dans un chrono dans la moyenne basse des dernières années.
 
Son compatriote Osephor Nkunzimana complétait le podium (1h17'51). « C'était un parcours varié que j'ai apprécié », reconnaissait le vainqueur qui a visiblement retenu la leçon de la semaine dernière.

La leçon de Tours retenue

Dimanche dernier, il a pris la 2e place des 20 km de Tours en 58'23, battu au sprint par le Kenyan Geoffrey Terer, après ne pas avoir cessé de placer des attaques. Un peu plus de huit minutes derrière, Pascal Fétizon décrochait la place de meilleur régional (lire par ailleurs) mais seulement la 3e chez les vétérans derrière Mesbah et le Russe Tachinski.
Chez les féminines, la Kenyane Consalater Chemtay a inscrit son nom au palmarès en 1h27'36 quelques secondes seulement devant l'Ougandaise Catharine Webonbesa (1h27'49) et sa compatriote Risper Gesabwa (1h27'55).


200 femmes en rose dans la course

Publié le lundi 04 octobre 2010 à 11H00 - D.B.
 
Elles étaient 95 en 2006, à participer au premier « Relais féminin » du Sedan Charleville.
Annie Gabriel, responsable départementale de l'Athlé santé au comité d'athlétisme des Ardennes avait le sourire hier.
 

 La dynamique retraitée, entraîneur de courses et membre du Charleville-Mézières athlétique, à l'origine de cette action a eu la satisfaction d'enregistrer 190 participantes.
Elles étaient toutes volontaires pour courir en faveur d'« Octobre Rose » nom de baptême de la campagne qui a vu le jour en 1993 aux Etats-Unis à l'initiative de la Breast Cancer Research Foundation que dirige la vice-présidente de la firme cosmétique Estée Lauder, afin de promouvoir la prévention du cancer du sein.


Pas assez de T-shirts

Prévention symbolisée, hier, sur la place d'Alsace-Lorraine par un grand lâcher de ballons roses à 13h27 précisément. « J'ai été obligée de refuser treize personnes qui viendront l'an prochain, car je ne m'attendais pas à un tel succès et nous manquions de tee-shirts », expliquait Annie Gabriel qui l'an dernier avait réuni 126 participantes.
Réparties par groupes de 50-60, ces sportives de tous âges se sont relayées tous les 6,5 km avant de se regrouper pour franchir ensemble la ligne d'arrivée à Charleville-Mézières. Des ambassadrices du dépistage du cancer du sein qui au-delà de la course, incitent les femmes de 50 à 74 ans à effectuer une mammographie tous les deux ans.
« Elles sont formidables et très efficaces puisque l'an dernier la Société ardennaise de cancérologie (SAC) a enregistré 8 % de mammographies supplémentaires », se réjouit Annie Gabriel qui outre le soutien de la SAC, de la Ligue contre le cancer, de Courir en Ardennes, l'Etat et la ville de Sedan, a reçu le concours de l'Association des donneurs de sang bénévoles du Sedanais que préside Eric Bénezet, et de l'Union départementale des donneurs de sang (UDDS).
Celle-ci a participé financièrement et physiquement en escortant à vélo ces dames tout en distribuant des documents pour promouvoir le don du sang. Outre Audrey, chargée de communication, Johnny Borca, président de l'UDDS avait chaussé ses baskets.
« Si on se bouge autant c'est qu'il y a des besoins qui sont chiffrés à 9.500 poches de sang pour la France », expliquait-il avant le départ. « Les stocks étant au plus bas, il faut inciter les donneurs à se mobiliser plus souvent et en trouver de nouveaux car on court le risque de refuser des interventions à des patients ». Une autre course dans la course...


La passion est intacte

L'Ardennais du mardi 5 octobre 2010. La 90e édition s'est disputée sous une chaleur éprouvante et a été dominée, comme d'habitude, par les coureurs africains. L'engouement populaire sur le Sedan-Charleville, la doyenne des courses ville à ville en France, n'est plus à prouver.
Une nouvelle preuve en a été faite dimanche après-midi avec, il est vrai, une météo - 25 degrés au thermomètre - à mettre tous les Ardennais sur le bord de la route. Même les habitués de la classique ardennaise ne s'en lassent pas.
Le passage des premiers, des Africains comme depuis de nombreuses années, est toujours sujet à des réflexions marrantes. Ainsi, on a pu entendre ça et là, en tendant l'oreille, sur l'ensemble du parcours : « Ils sont cinq en tête, encore cinq Kenyans », « Laissez un Français gagner au moins » ou encore « Allez les deux jumeaux » à propos de deux d'entre eux qui passaient foulées dans foulées.
En tout cas, la chaleur a eu raison de pas mal de concurrents. Sur les 2 935 inscrits (qui n'ont pas forcément pris le départ non plus), 2 759 ont rallié l'arrivée au stade du Petit-Bois (contre 2 919 l'année dernière).


Les Vrignois au Sedan-Charleville

L'Ardennais du mercredi 6 octobre 2010.
 Dimanche, les coureurs vrignois se sont particulièrement bien comportés lors
du 90e Sedan-Charleville.

   Franck Galland du Club Athlétique Vrignois (CAV), section du GRAC, termine à la 29e place en 1h30, 9e régional et 6e ardennais.
Un excellent résultat pour ce garçon en constante progression.
Chez les féminines, l'habitante de la rue de la Roche, Martine Denneval a terminé deuxième dans la catégorie « vétéran 3 » (60 ans).
Elle s'est classée 1.280e sur 2.757 arrivants, en 2h15. Elle est licenciée à Lumes courir.
Ces « mangeurs de bitume » ont été éprouvés par la forte chaleur, selon leurs dires.
Pour Franck Galland ce n'était plus « le chrono » qui comptait mais la recherche de la meilleure place. « J'ai terriblement souffert à hauteur du pont de la Meuse à Mézières, mes jambes étaient lourdes et j'avais du mal à respirer, mais j'ai tenu ! », a souligné l'athlète.
Bravo à ces deux talentueux sportifs qui font honneur à leur sport et à leur commune.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire