Les Kenyans inscrits en force
L'ardennais du vendredi 4-oct 2002 - Sylvain Pohu. La 82e édition de Sedan-Charleville, la doyenne des courses ville à ville en France, sera dans la lignée des précédentes.
Si
les vainqueurs de l'an passé, le Marocain Kamel Saaidou et Chantal
Dallenbach, ne seront sûrement pas sur la ligne de départ dimanche à 14
heures avenue Philippoteaux à Sedan, les prétendants à la victoire et à
une course rapide ne manqueront pas.
Julius Rotich l'épouvantail
Pour
le moment, alors que les organisateurs ont dépassé la barre des 3.200
inscrits, quelques noms aux solides références sur semi-marathon ont
d'ores et déjà donné leur accord. Les Kenyans Julius Rotich - vainqueur
ses deux dernières années de la terrible classique Marjevol-Mende - le
dernier engagé en date, Julius Maritim, 4e de la classique bretonne
Auray-Vannes cette année, et Cheruiyot, valent tous 1h01' sur la
distance. Leur compatriote Victor Kigen affiche lui un meilleur chrono à
1h02'.
Les Kenyans vont-ils reprendre leur domination entamée en
1994 et seulement interrompue en 1996 (par le Marocain Aït-Zouri), 1999
(le Tanzanien Rhamadani) et donc 2001 par un autre Marocain Kamel
Saaidou ? Ce n'est pas du goût de Betchim (Algérie), Baladi,
Krestianinov, le Russe de Fourmies, et Mesbah, le Marocain 5e l'an passé
au stade du Petit-Bois, qui espèrent contrarier les plans des coureurs
venus des hauts plateaux.
Du côté des féminines, deux athlètes
valent moins de 1h10' au semi-marathon : les Roumaines Iulia Negura et
Luminita Gorgilea ont effectivement des records à respectivement 1h08'
et 1h09'. La bagarre s'annonce donc très serrée chez les femmes
également. |
Sur un rythme africain
L'ardennais du samedi 5-oct 2002 - Sylvain Pohu. Le
jour J est arrivé. Demain, à 14 heures, plus de 3.200 concurrents vont
s'élancer pour la 82e édition de Sedan-Charleville, la plus ancienne des
courses de ville à ville en France.
Les uns (la plupart) pour
concrétiser leur préparation et entrer dans une fourchette de temps
qu'ils se sont fixée. D'autres (beaucoup moins nombreux) pour accrocher
leur nom au palmarès de l'épreuve.
Et, une nouvelle fois, les
prétendants à la victoire ne manquent pas. Les Kenyans Julius Maritim,
Victor Kigen, Julius Rotich, Elijha Nyabuti et Barnabas Cheruiyot ne se
sont pas manifestés pour découvrir le vert paysage ardennais.
Les Kenyans logiquement favoris
Les
cinq athlètes venus des hauts plateaux affichent à l'heure du départ un
record identique à quelques secondes près sur la distance inférieure de
référence, le semi-marathon : 1h02 voire même un peu moins. Ce qui veut
dire qu'ils ne vont pas se gêner pour imposer un train d'enfer dès les
premiers kilomètres des 24,3 à parcourir.
S'il faut vraiment
dégager un favori, le palmarès de Elijha Nyabuti semble parler en sa
faveur : il est en effet le double dernier vainqueur de la classique
Marjevol-Mende, une des plus exigeantes de l'hexagone où bien souvent
les meilleurs représentants français ont bien du mal à rentrer dans le
top 10.
Mais Julius Maritim, Barnabas Cheruiyot et Julius Rotich
ne vont pas s'avouer vaincus aussi facilement. Eux aussi ont prouvé
qu'ils avaient du répondant. Maritim n'a-t-il pas pris la 4e place du
dernier semi-marathon Auray-Vannes, une course également très accidentée
?
Mais peut-être aussi que leur compatriote Victor Kigen viendra
mettre son grain de sel et régler tout le monde. Encore faut-il que ces
cinq athlètes n'aient pas non plus trouvé une épreuve plus lucrative
entre-temps et ne se présentent pas à Sedan. Ca arrive souvent ! Et hier
soir, Jean-Marie Baudoin, le président de Courir en Ardenne, n'avait
toujours pas eu la confirmation de l'arrivée de leur train. Méfiance
donc !
Leur éventuelle absence pourrait alors faire le bonheur de
l'Algérien Nordine Betchim, vainqueur du semi-marathon de la
Grande-Motte cette année, Mustapha Baladi ou encore du Marocain Abdel
Mesbah, 5e en 2001 au Petit-Bois, qui rêve sûrement de succéder à son
compatriote Kamel Saaidou, le lauréat de l'an passé en 1h14'29. Ou à un
autre, engagé de dernière minute. Sait-on jamais !
Alexandre
Krestianinov, le Russe de Fourmies et ancien sociétaire de l'ASPTT
Charleville, n'a pas non plus rendu les armes avant l'heure. 4e l'an
passé, en forme en ce moment, il n'aspire qu'à améliorer son classement.
Fétizon et les Roumaines
Pascal
Fétizon sera lui la meilleure chance française. En l'absence du
Nordiste Mickaël Dufermont, blessé, 7e et premier Français l'an passé
dans la foulée du Rémois Jawad Annour, le vétéran châlonnais, récemment
sacré champion d'Europe du 100 km, ne lâchera rien comme à son habitude.
Du
côté des féminines, les deux Roumaines Iulia Negura et Luminita
Gorgilea ont bien téléphoné à l'organisation pour lui donner leur heure
d'arrivée en gare de Charleville. Elles seront donc logiquement les deux
favorites. Car elles présentent sur leur curriculum vitae un record de
respectivement 1h08 et 1h09 sur semi.
A moins que là aussi une
engagée de dernière heure ne vienne modifier la donne. Laurence
Fricotteaux et Tatiana Bultot sont d'ores et déjà condamnées à suivre
la bagarre pour la victoire de loin. |
L'or noir
L'ardennais du lundi 7-oct 2002 - Sylvain Pohu. Les Kenyans Julius Rotich et Julius Maritim ont dominé hier le 82e Sedan-Charleville. Victoire Roumaine chez les féminines.
S'il
a fallu attendre les derniers mètres pour savoir qui de Julius Rotich
ou de julius Maritim allait remporter la 82e édition de
Sedan-Charleville, ce ne fut pas si long pour comprendre que c'était un
Kenyan qui inscrirait son nom au palmarès de la plus ancienne classique
française de ville à ville.
En effet, alors que peu après le 1er
kilomètre atteint en 3'15, pas beaucoup moins (c'est-à-dire un départ
relativement lent), un groupe de dix coureurs se détachait du reste de
l'imposant peloton (3.475 inscrits cette année, 3.233 à l'arrivée,
nouveau record bien sûr) avec Betchim, les deux Cheruiyot (Barnabas et
Richard), Rotich, Mesbah, Annour, Maritim, Krestianinov, Nyabuti et
enfin Guibon.
A 3 minutes au kilo
Le Rémois Annour
était le premier à lâcher prise dès le premier raidillon, Guibon et
Krestianinov s'accrochant tant bien que mal au train mené par les fusées
africaines. S'étant débarrassé également de Mesbah et d'un des
Cheruiyot (Richard), Rotich, Maritim, Barnabas Cheruiyot, Nyabuti et
Betchim filaient à toute allure vers le 15e kilomètre finalement atteint
en 15'11.
Nyabuti décroche et abandonne
Betchim ne
pouvait pas longtemps s'accrocher aux basques et au rythme de « 3'au
kilo » imposé par les coureurs venus des hauts-plateaux. Après dix
kilomètres de course parcourus par Maritim, Rotich, Nyabuti et Cheruiyot
en moins de 30' (29'57 exactement), la différence était déjà largement
faite. Le quatuor kenyan passait effectivement avec 56" d'avance sur
Betchim, Krestianinov, Mesbah et R.Cheruiyot, 1'36 sur Guibon, solitaire
depuis le deuxième kilomètre, et déjà plus de deux minutes sur Annour.
Fétizon, parti prudemment passant lui à trois minutes des hommes de
tête.
Bien calées à l'intérieur d'un peloton de neuf hommes, les
deux premières féminines, les Roumaines Negura et Gogirlea, pointaient
en 35'20.
A l'entrée de Chalandry-Elaire, peu avant le 15e km,
Maritim sentait l'appel du large et décidait de secouer ses trois
compagnons d'échappée. Cheruiyot perdait pied. Nyabuti, double vainqueur
de Marjevols-Mende s'accrochait avant de complètement sombrer et même
de finir par abandonner.
La victoire allait donc se jouer entre
Maritim et Rotich. Le premier nommé allait-il payer ses efforts face au
vent ? Ou bien était-il vraiment le plus costaud pour faire la
différence dans les rues de Charleville ? Après être passés en 1h00'36
au 20e kilomètre, les deux hommes fonçaient vers la ligne d'arrivée.
Sans pouvoir inquiéter le record d'Ondieki (1h11'46). .
Negura contrôle
Mais
tout de même plus vite que le Matocain Karnel Saaidou, vainqueur l'an
passé en 1h14'29. Finalement Rotich avait raison de Maritim dans les
derniers mètres. En 1h13'43 contre 1h13'46 à son compatriote.
Derrière,
B.Cheruiyot conservait sa 3e place. Guibon, vainqueur de la dernière
corrida de Glaire. terminait 8e et premier Français. le Nordiste Cousin 9e et premier vétéran. Annour 10e et premier Champardennais et enfin Philippe Deville 13e et premier Ardennais.
Du
côté des féminines, comme annoncé, les deux Roumaines Julia Negura
Olteanu et Luminita Gogirlea n'ont eu aucune difficulté à contrôler la
course. Bien à l'abri dans un groupe d'hommes, elles ont tracé la route,
Negura Olteanu l'emportant en 1h27'01 (plus vite que Chantal Dallenbach
l'an passé vainqueur en 1h27'58) alors que Gogirlea terminait en
1h28'28. |
Ces merveilleux fous courants
L'ardennais du lundi 7-oct 2002 - Philippe Outeiro.
Presque 3.500 au départ
Une
poignée de « cadors » à l'affût du chrono - et de la prime - et une
meute de « Monsieur tout le monde » (et madame !) pour qui
Sedan-Charleville est bien plus qu'une course à pied, quelque chose qui a
tout de la messe pour « bouffeurs de butime », une épreuve d'honneur et
de fierté, un pèlerinage depuis plus de quatre-vingts ans, 24,3
kilomètres d'une chanson pour les pieds. Une ritournelle jusqu'à plus
soif. Et à tue tête !
Oublions l'épreuve d'en haut quasi invisible
pour l'essentiel des participants pour saluer cette France du « bas du
pavé » qui sans velléité de « Raffarinade » était dans la rue hier
après-midi. S'il fallait être fou en 1906 pour être du lot des quarante
ayant fait le pari d'user leurs semelles entre les deux cités
ardennaises, il faut bien l'être encore un peu aujourd'hui pour
entretenir cette tradition.
« Ne pas se laisser embarquer »
D'ailleurs,
avenue Philipoteaux, hier entre 13 et 14 heures, c'était un véritable
ballet de camisoles, les concurrents s'enveloppant pour se réchauffer
dans des sacs poubelles qui donnaient au troupeau des allures de
manchots sautillants aux abords de la ligne de départ.
Il faut
dire que le vent était plutôt frisquet dans un ciel très incertain. Mais
pas de quoi décourager les partants ni leur ôter le sourire.
La
Sedan-Charleville pour qui aime courir, c'est à faire au moins une fois
dans sa vie de coureur amateur et on sent que si le défi n'est pas
toujours dans les jambes il est très présent dans les cœurs et dans
l'orgueil des participants. « On fait ça uniquement pour le plaisir »
résume l'un des anonymes « ce qu'il faut c'est pas se laisser embarquer
parce qu'après dans les trois dernières côtes, on est cuits ».
La
gloire, c'est de finir, la médaille c'est l'applaudimètre dans chaque
hameau, chaque carrefour traversé qui témoigne du succès populaire, avec
un final dans les rues de Charleville comme une haie d'honneur jusqu'au
stade du petit bois.
Héros d'un jour
Et là,
croyez-le, celles et ceux, inconnus de toutes les tablettes des courses
sur routes, les « Tata Puce », « Gamin », les « Quéqué » les « Doudou »,
les « Papa Laurent » ignorés du peloton mais glorifiés par des
pancartes artisanales qui poussent sur tout le parcours, deviennent des
héros, quelques heures en direct et pour toujours dans le souvenir des
leurs.
A peine se souciaient-ils hier de la razzia opérée par les
kenyans et les Roumaines, arrivés depuis belle lurette alors qu'ils
grimaçaient encore, l'œil rivé sur leur prochaine foulée, en remontant
le cours Briand. L'important c'était de dire, hier : « J'y étais. Je
l'ai fait ! » Ce n'est qu'aujourd'hui, le mollet raide et les pieds
cramés qu'ils se diront qu'ils ont fait un truc de fous et qu'on ne les y
reprendra plus. Jusqu'à l'année prochaine ! C'est bien pour ça qu'elle
est belle la Sedan-Charleville et qu'elle attire d'année en année un
monde de plus en plus. fou. |
Au bonheur des vétérans
L'ardennais du lundi 7-oct 2002 - Sylvain Pohu. Comme dans toutes les épreuves, il y a toujours des courses dans la course.
Celle
pour la victoire a été disputée cette année, les deux Kenyans Julius
Rotich, le vainqueur, et Julius Maritim ne se départageant que dans les
derniers hectomètres, après avoir laissé tout de même très peu de
suspense auparavant sur l'issue accompagnés de leurs compatriotes
Barnabas Cheruiyot et Elijha Nyabuti, ce dernier rendant les armes et
préférant abandonner finalement.
Celle aussi pour la place de
premier régional. Comme l'an passé c'est le Rémois Jawad Annour qui a
été couronné roi de Champagne-Ardenne sur Sedan-Charleville. En reculant
de quatre places au classement final tout de même par rapport à
l'édition 2001.
Jacques Cousin incognito
Hier, les
vétérans s'en sont également donnés à coeur-joie pour se disputer le
podium de la catégorie. Jacques Cousin a été le premier à couper la
ligne d'arrivée au stade du Petit-Bois. 9e au scratch (belle
performance) en 1h20'08. « Je pensais que tu avais encore ton cent
bornes dans les jambes et que j'allais te revoir sur la fin » confiait
le Nordiste à Pasccal Fétizon avant de rajouter: « j'ai eu l'avantage
qu'ils ne me connaissait pas ! ».
Effectivement, Pascal Férizon
avait bien son nom en tête mais aurait été incapable de mettre un visage
sur celui-ci. « Ça ma coupé les pattes quand j'ai appris qu'il y avait
un autre vétéran devant », admettait le postier châlonnais qui ne
pensait tout de même pas se sentir aussi bien trois semaines après son
titre de champion d'Europe. « De toute façon. J'ai craqué sur la fin
alors qu'au début je me suis baladé ».
« On pensait effectivement que tous les gars de notre catégorie étaient avec nous », lâchait lui Jacques
Lelong, l'Ardennais licencié à l'US Ctéteil, deuxième de la catégorie
l'an passé et qui cette année a reculé d'un rang et de huit au
classement général pour son 15e Sedan-Charleville. « J'espérais jouer la
gagne. Mais... ».
Un tiercé peut-être pas
dans l'ordre escompté. Ce qui n'empêchait pas les trois hommes de
longuement converser et de se féliciter mutuellement. Avant de se
retrouver sur une autre course... |
Leurs impressions sur la course
L'ardennais du lundi 7-oct 2002.
Julia Negura Olteanu (1ère féminine)
«
J'ai été accompagné par un groupe d'hommes pendant dix kilomètres.
Ensuite, je suis partie seule. Je cherchais à rejoindre un autre groupe
pour pouvoir me positionner devant. Mais ils ne voulaient pas me laisser
prendre la tête. C'est seulement au 18e km qu'on m'a dit : « viens
devant ! ». Le semi c'est déjà fatiguant. Mais 24km, je ne vous dis pas... Maintenant je vais me préparer pour les 20km de Paris ».
Tatiana Bultot (3e féminine)
«
Je suis très contente. Je ne savais pas où étaient les autres filles.
C'est de loin ma meilleure course de ma saison surtout après une
déchirure aux ischios-jambiers qui m'a handicapée huit mois. Je vais
peut-être faire le championnat de France de semi-marathon à la fin du
mois ».
Laurence Fricotteaux (4e féminine)
«
Je suis contente. Je voulais partir sur des bases marathon puisque je
fais celui de Reims dans trois semaines. Mais je suis partie un peu trop
vite. Au final, je suis tout de même à ma place. Là, je vais me
reposer, avant de faire une semaine de foncier et de faire du jus la
dernière semaine avant le rendez-vous. C'est vraiment une belle
course. Tous les Adennais sont dehors quel que soit le temps. Cette
course m'épate. Par moment, on dirait Paris-Roubaix. Sauf qu'il manque les pédales. J'aurais bien aimé en avoir d'ailleurs ajourd'hui... ».
Christophe Guibon (8e de la course et 1er Français)
« Je me suis retrouvé seul dès le 2e kilomètre. 22 bornes comme ça, c'est trop dur. En plus, il y avait énormément de vent.
Je n'avais donc pas de repère du tout. J'ai dû laisser Mesbah partir au
13e km. En ce moment, je ne fais rien de précis. Je m'amuse juste sur
la route avant d'attaquer en novembre la préparation de la saison de
cross ».
Jawad Annour (10e et 1er régional)
«
Aujourd'hui, c'était un test en vue du marathon de Reims. Je ne me suis
pas occupé des autres. J'ai géré ma course en solitaire. Je suis
finalement très satisfait ».
Philippe Deville (13e et 1er Ardennais)
«
J'ai réalisé une belle course. Tout en progression. Je suis parti moins
vite que les années précédentes car j'étais moins en confiance. J'ai
appuyé à partir du 15e km et j'ai très bien fini. J'ai donc géré ma
course différemment et je me suis fait plus plaisir ». |
Courir avec le coeur
L'ardennais du lundi 7-oct 2002. C'est
la première fois que les coureurs d'EDF-GDF services Ardennes, des
habitués de Sedan-Charleville, arborent sur leur maillot le sigle du
groupe d'étude pour l'insertion sociale des personnes porteuses de
trisomie 21 (GEIST21), une association créée en décembre 1999 et qui
regroupe dans les Ardennes dix-neuf parents.
Cet acte d'altruisme
s'est fait tout simplement : Véronique Nonon, présidente de Geist 21, a
été contactée par les collègues de travail de son époux, agent à
l'EDF-GDF, alors qu'il participait à la précédente édition de
Sedan-Charleville la photographie de leur petite Maud figurant sur son
dossard.
Encouragés par les familles et leurs enfants, les
trente-deux coureurs ont pris le départ avec un cœur gros comme ça !
Parmi eux, la jeune Alexandra Sauvage, fille de l'organisateur de la
course à EDF-GDF, âgée de dix-huit ans, et benjamine de l'équipe.
A
l'arrivée, André Nécaille directeur dans le département d'EDF-GDF, et
Thierry Fenaille, chargé de communication, ont offert à l'association un
chèque d'un montant de trois cents euros, en témoignage de la
solidarité des électriciens gaziers.
Appartenant à la fédération
GEIST 21, fondée en 1981, l'association ardennaise rassemble non
seulement les parents des jeunes enfants atteints de trisomie, mais
également dix professionnels de la santé. Au mois de février dernier,
la ville de Charleville- Mézières a mis à sa disposition un local, et en
avril les nouvelles promotions d'infirmiers et d'aide- soignants ont
été baptisées du nom de l'association.
C'est bien la preuve que l'objectif d'insertion qu'elle s'est fixé n'est pas un vain mot. |
Frédéric Griffon : Un mollet en moins, la volonté en plus !
L'Ardennais du 10-octobre 2002 Olivier Raynaud Après
avoir connu de très graves ennuis de santé, qui lui ont occasionné un
handicap physique de 50%, Frédéric Griffon retrouve la forme et le moral
en participant régulièrement à des courses à pied. Et ce, grâce à ses «
chaussures à ressorts ».
Vous l'avez peut-être vu lors du dernier
« Sedan-Charleville » ce coureur pas comme les autres. Il était en
effet chaussé de « Kangoo Jumps ». Des chaussures que l'on ne trouve pas
en France, mais essentiellement en Amérique. Fred a fini par trouver
son bonheur en Suisse, ayant obtenu entre temps l'adresse d'un
dépositaire via Internet. | |
«
C'est suite à un accident domestique que ma vie a basculé. C'était en
1987. Je suis tombé d'un escabeau et ça s'est très mal passé. Fracture
ouverte et artère fémorale sectionnée. Ca a été le début d'une
interminable série de complications ».
Lorsqu'il emploie le mot «
complications », Frédéric sait parfaitement de quoi il parle. En
l'espace de douze ans, il passera 32 fois sur le billard. « Et encore,
je ne compte pas les anesthésies lorsqu'il fallait me faire les
pansements. », se souvient-il.
Malgré tous les efforts des
différents chirurgiens, qui tenteront de stopper l'évolution de la
gangrène, les séquelles seront terribles : une amputation complète du
mollet et une amputation partielle du pied (près de la moitié).
« Une simple question de volonté »
Depuis
la dernière opération qu'il a subit en 2000, Frédéric Griffon n'a plus
aucun muscle dans le mollet gauche. Quant à son pied, qui a été
partiellement reconstitué grâce à une prothèse (tarses et métatarses en
matière synthétique), il est complètement bloqué : « En plus, il est
totalement insensible. C'est un peu comme s'il était cloué au bout de ma
jambe ».
Le miracle, il l'a accompli lui-même ! « Une simple
question de volonté », estime-t-il modestement, même si l'on ne peut
être qu'admiratif, voire ému, devant cette étonnante faculté de
recroquer la vie à pleines dents après tant d'années de galère.
Fred,
ancien motard, amateur de grosses cylindrées, (et il n'a peut-être pas
dit son dernier mot.), s'est fixé un challenge : recourir.
Lui,
qui a tellement de mal à faire le tour du supermarché lorsqu'il faut
aller remplir le caddy, a trouvé la solution : les fameuses « chaussures
à ressorts », alias les « kangoo jumps » : « Ca ressemble à des
chaussures de ski, mais elles sont équipées de lames de ressorts. C'est
magique ! Non seulement, ça me donne l'impulsion au niveau de ma jambe
handicapée, mais en plus, mon pied « mort » arrive à suivre
naturellement le mouvement »..
Le résultat, vous voulez le
connaître ? Fred a réussi à courir les 24,3 km du dernier
Sedan-Charleville en de 2 heures, 26 minutes et quelques secondes. Il en
a tout de même laissé 400 concurrents derrière lui.
« Le sport m'a sauvé »
«
C'est le sport qui m'a sauvé, alors qu'avant mon problème, ce n'était
pas tellement mon truc. Maintenant, je vois les choses autrement, même
si quand je regarde en arrière, je réalise que tout ça, ça m'a bouffé
douze ans de ma jeunesse », confie-t-il.
Ce qui lui a fait mal à
Fred, c'est d'avoir vu tout au long du parcours des gens se moquer de
lui. Mais déjà, il pardonne : « Certains ne savaient sans doute pas que
j'étais handicapé. Alors, forcément, ça les amusait de me voir courir
avec mes pompes à ressorts. On m'a appelé « la sauterelle », « le
kangourou », « Inspecteur Gadget », bref, ils se foutaient gentiment de
ma gueule. ». Les moqueurs se reconnaîtront sans doute en lisant cet
article.
Soit dit en passant, les chaussures de Frédéric pèsent
3,5 kg chacune, ce qui occasionne 25 % de dépense calorique
supplémentaire lors d'un effort. Ajoutez à cela 50 % de handicap
physique, et reconnaissez que l'on n'a plus envie de se moquer, mais
plutôt d'applaudir. |
Le Sedan-Charleville en chiffres
L'Ardennais du mercredi 22-janvier 2003
Une affaire qui marche !
La 82e édition de Sedan-Charleville, ce fut aussi :
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- 24,300 km à parcourir, et 7 communes traversées ;
- 200 d'officiels, professionnels mais surtout bénévoles ;
- 4 médecins, 2 infirmières, 5 kinés, 3 ambulances, 3 postes de secours ;
- Une cinquantaine de policiers et de gendarmes ;
- 11 nations au départ, et 60 départements français représentés ;
- 3.233 arrivants, dont 2.362 non-licenciés ;
- 425 féminines, soit 13% des concurrents ;
- 960 Ardennais et 1437 champardennais ;
- 6.650 litres d'eau soit 17.300 bouteilles, 15.000 gobelets, 260 litres de boisson énergétique ;
- 100
litres de jus de fruit, 240 litres de Coca, 2.600 oranges, 700 barres
de chocolat, 100 kilos de pain d'épice, 60 kilos d'abricots, 60 kilos de
pruneaux, 20 kilos de sucre.. ... et quelques bouteilles de Champagne à
l'arrivée...
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